Une vente-utilisateur de plus pour le marché du real estate parisien made in LVMH ! Selon nos sources, la maison du milliardaire Bernard Arnault, via son entité Ufipar, a jeté son dévolu sur le 25 rue Jean Goujon, pile poil à l’arrière de son siège historique du 22 avenue Montaigne. Opéré dans le plus grand secret, cet asset deal off market aux portes du Triangle d’Or s’est tenu en mai 2023 entre le numéro un mondial du luxe et Finapar. Comme révélé par CFNEWS IMMO, la branche des Bensoussan de Lille remportait cet actif de bureaux value-add aux 2 257 mètres carrés en juin 2022 auprès d'HSBC pour 59 M€, représentant plus de 26 000 €/m2. Moins d’un an plus tard, LVMH l’a valorisé, d’après nos informations, pour un ticket de 80 M€ – soit plus de 35 400 €/m2. Contactées, les différentes parties prenantes de cet asset deal n'ont pas répondu à nos sollicitations.
Rénovation made in Wilmotte
Baptisé Oxyseine, cet immeuble des beaux quartiers de la capitale – bâti en 1963 et restructuré en 2013 – jouit d’un hall d’accueil, de sept étages de bureaux, mais également de terrasses avec vue sur la Tour Eiffel et quatre niveaux de sous-sols. Pour le magnifier et séduire des maisons de luxe, le cabinet Wilmotte & Associés Architectes avait été missionné par Finapar en 2022, afin de proposer un projet haut-de-gamme muni de 350 mètres carrés supplémentaires. « Finapar a mené des discussions avec LVMH pour lui louer l'actif contre un loyer estimé à 1 100 €/m2/an », abonde un spécialiste du real estate parisien.
Des maisons de LVMH aux 21 et 27 rue Jean Goujon
LVMH est loin d’être un inconnu au bataillon de la rue Jean Goujon. En outre, depuis 2008, l’un des joyaux de sa couronne – Christian Dior Couture – occupe les 3 500 mètres carrés de bureaux du numéro 27 de l’artère parisienne. Un actif au locataire prime donc, qui avait séduit le groupe Macif en 2018, acquéreur auprès d’Oreima, contre une enveloppe de 66,2 M€. En 2022, comme révélé par CFNEWS IMMO, un surprenant rebondissement sur la location du 21 Jean Goujon s’était joué à la faveur de LVMH. En coulisse, la division immobilière de l’empire de Bernard Arnault s’était activée pour damer le pion à Roland Berger sur cette adresse de 8 600 mètres carrés détenue et remaniée par Covivio, avec l’appui de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Pour mémoire, en juin 2021, le cabinet de conseil en management s'était engagé sur la pré-commercialisation de 3 600 mètres carrés au 21 Jean Goujon, contre un loyer de 930 € HT/HC/m2/an sur neuf ans ferme. Bernard Arnault est devenu dix-sept mois plus tard l’unique locataire de cette pépite architecturale des années 30 pour 12 ans. Le magnat du luxe a été séduit par la qualité de cet actif prime, en particulier par le dernier étage. « Roland Berger et les autres locataires ont déroulé le tapis rouge à LVMH pour leur rétrocéder leur place contre des indemnités, qui se chiffrent en millions d’euros », stipulait à l’époque un broker parisien. Selon nos sources, ces indemnités oscillaient entre 4 et 8 M€.
1,8 Md€ injectés dans la pierre parisienne en 2018
En 2023, LVMH aura fait les bonnes heures du real estate de la capitale. Selon les données d’Immo Analytics, le logiciel data de CFNEWS IMMO, sur les plus de 4 Md€ investis par les acteurs du luxe, la famille Arnault a amassé… 1,8 Md€ de pierre parisienne. Parmi ces transactions, citons les 150 et 101 Champs-Élysées – conquis respectivement pour 950 M€ et 750 M€ –, et le 19 François 1er pour un ticket de 150 M€. À la cession, LVMH a consenti à céder le 12 place des États-Unis – qui en avait fait l’acquisition il y a un an dans le cadre d’un portefeuille plus vaste – à son occupier, Maison Margiela pour 22 000 €/m2, soit 118 M€.