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En 2017, Accor comptait réinventer son historique chaîne super économique hotelF1. Près de dix ans plus tard, la marque et les murs et fonds de ses plus de 130 hôtels (10 144 chambres) répartis dans toutes les régions de France, sont prêts à être vendus. Il y a plusieurs mois, un mandat a été confié à CACIB par les deux actionnaires du groupe : Accor, qui détient 50,01 % des parts, la marque, les fonds et la moitié des murs des établissements via AccorInvest (sa filiale à 30 %), tandis qu'Atream (49,9 % du capital) est l'historique propriétaire de l'autre moitié des murs. Les projections de valorisation pour cette chaîne en perte de vitesse sont alors plutôt optimistes, autour de 300 M€. Mais la vente se négocie aujourd'hui plutôt autour de 200 M€, voire moins, avec un favori : Fortress Investment Group (environ 48 Md$ d’actifs), qui s'apprête à entrer en exclusivité. Le fonds de private equity américain - détenu majoritairement par Mubadala Capital (branche d’investissement du fonds souverain d’Abou Dhabi), depuis le rachat de la participation du japonais SoftBank - envisage de déployer une stratégie paneuropéenne pour la marque uniquement présente en France.
Atream également candidat à la reprise
À l'occasion de cette cession, Atream a également formulé une offre de reprise d'hotelF1, en mettant en avant une vision de transformation industrielle de plus long terme, à laquelle est préférée l'approche plus financière de Fortress, qui envisage de confier la gestion à Dalmata Hospitality, qui est également en train d'entrer dans le giron de Fortress d'après nos sources. Atream, gérant d’actifs spécialisé dans le tourisme et le loisirs, est connu pour compter parmi les repreneurs de Pierre et Vacances-Center Parcs (PVCP), à l'occasion de la restructuration du capital de l'exploitant coté de résidences et de complexes de loisirs. L'an passé, Atream a lui aussi changé de majoritaire, en faisant entrer à son capital la Carac et en actant la dilution de Nextstage, actionnaire depuis 2018 (désormais 35 % de parts). Le solde reste entre les mains de Pascal Savary, le fondateur, ainsi que de quelques managers.
Plan de relance en 2017
Pour Accor, cette cession s'inscrit dans sa logique de recentrage vers le segment milieu de gamme, en se délestant de son enseigne vieillissante et mise à mal par la concurrence de Première Classe (Louvre Hotels Group). Lancée en 1984 sous le nom de Formule 1, la chaîne ultra économique avait été rebaptisée hotelF1 en 2008. Un an après, UFG (aujourd'hui La Française) réunissait avec Atream, un tour de table institutionnel pour acquérir les murs des 158 établissements de l'enseigne, cédés par Accor pour 272 M€. En 2017, une partie de ces murs est cédée à CDC Habitat (alors baptisée Société Nationale Immobilière) et, dans la foulée, une réorganisation du capital est opérée, permettant à Accor de devenir majoritaire et d'engager un plan de relance pour sa marque super économique, implantée sur de grands axes routiers et aux abords des villes. « Notre plan vise à repenser l’offre (..) afin de proposer à une clientèle plus large une expérience low cost et design répondant aux nouvelles tendances de voyage nomade », soulignait alors Sophie Etchandy-Stabile, directrice générale HotelServices France & Suisse.
Exclusivité aussi sur easyHotel, process interrompu sur B&B
HotelF1 n'est pas la seule marque du segment super économique à faire l'objet d'une mise en vente. easyHotel, dont un tiers des établissements sont situés au Royaume-Uni, est aussi en train de réorganiser son actionnariat. La chaîne d'hôtels abordables et bas carbone, fondée en 2004 par Stelios Haji loannou, actionnaire minoritaire, et détenue à 79,1 % (chiffre de mai 2024) par un consortium (Icamap Investments et Ivanhoé Cambridge), intéresse PGGM. Le fonds de pension néerlandais se positionne sur les titres d'Icamap, la société de gestion d'actifs fondée par Guillaume Poitrinal, Harm Meijer et Alexandre Aquien, valorisant au passage l'opérateur à la cinquantaine d'hôtels (environ 4 900 chambres), entre 350 et 400 M€.
Un autre process dans le segment économique s'est lui interrompu : la vente de B&B Hotels par Goldman Sachs, qui proposait près de 3,5 Md€ pour cette chaîne née à Brest, et acquise en 2019 auprès de PAI Partners pour 1,9 Md€ dans le cadre d'un LBO. La branche de private equity de Goldman Sachs a remis cette vente à plus tard et, en attendant, a levé 400 M€ de dette, une opération de dividend recap destinée à remonter les fonds récoltés vers ses actionnaires, comme dévoilé par L'Agefi. Implanté dans une quinzaine de pays, dont depuis peu les États-Unis, B&B réunit près de 800 hôtels et espère en compter 3 000 en 2030. De son côté, Goldman Sachs envisage de remettre le groupe breton sur le marché dans un peu moins de deux ans selon nos sources.