Voilà une transaction qui s’est très discrètement finalisée en juin dernier dans le sacro-saint Triangle d’or parisien. Chanel vient de dévoiler sa mainmise sur le 42 Montaigne, un immeuble mixte qui déploie près de 4 000 mètres carrés (dont 600 m2 de retail) à l’angle de la rue Bayard. Une opération en sous-marin sur cet immeuble était perceptible depuis plusieurs mois, notamment depuis le dernier Mipim où quelques observateurs apportaient que Generali Real Estate – propriétaire historique des lieux – avait sollicité la maison de haute couture. En avril dernier, la branche real estate de l’assureur italien réfutait toutefois une mise en vente de l’actif. Le montant de la transaction est gardé dans le silence le plus total, mais il est légèrement supérieur à la barre des 250 M€ selon nos informations. Pour mémoire, la valeur moyenne observée sur les dernières transactions de ce secteur tournait autour des 90-100 000 €/m2 sur le retail, et plus de 30 000 €/m2 dans le bureau.
Chanel déjà présent
Ce n’est pas un hasard si la marque de haute couture a jeté son dévolu sur le 42 Montaigne, qui abrite depuis de nombreuses années l’une de ses boutiques en pied d’immeuble. Pour mémoire, Chanel dispose également d’un autre emplacement au numéro 51 de la même artère. L’année dernière, le groupe de luxe se positionnait également sur des bureaux du 8-10 Victor Noir à Neuilly, près de son siège social, moyennant 70 M€ auprès d’Unofi Gestion d’Actifs. Début 2019 également, il signait toujours aussi discrètement le 3-5 Madeleine auprès d’Adia contre 288 M€.
Le luxe et le real estate
Avec ses quelques acquisitions immobilières susmentionnées, Chanel est le troisième plus grand investisseur real estate de son secteur selon les données recoupées par Analytics. Loin devant ses concurrents, LVMH occupe le haut du podium, porté par des acquisitions d’envergure – 150 Champs (950 M€), portefeuille Dray (900 M€), 101 Champs (750 M€), 19 François 1er (147 M€), 25 Jean Goujon (80 M€), 10 Volney (59 M€)… Kering talonne le numéro 1 mondial du luxe avec des investissements au 35 Montaigne (860 M€), au 12 Castiglione (640 M€) ou encore au 56 Montaigne (270 M€). Richemont n’est pas en reste en s’offrant le 11 Béranger (120 M€) ou encore le 5 Daunou (21 M€), alors qu’Hermès a mis la main sur le 11 Anjou contre 190 M€. Margiela a pour sa part racheté le 12 États-Unis à LVMH, contre 118 M€.