Le 40 Louvre suit les courbes arrondies de la future Collection Pinault.
Union Investment signe son vingtième immeuble français, et mise une nouvelle fois sur la zone centre/centre-est de Paris (voir le tableau ci-après). L’investisseur allemand, pour le compte de son fonds immobilier ouvert “UniImmo: Deutschland“, met la main sur le 40 rue du Louvre dans le 1er arrondissement de Paris, un actif de 9 700 mètres carrés cédé par Oreima (ex-Ofi REIM), qui l’achetait en 2011 et le rénovait dès 2017 grâce à un financement du Crédit Foncier et de la Caisse d’Épargne Île-de-France. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais il est estimé à 190 M€ selon nos informations, soit près de 20 000 €/m2 pour cet ensemble hors QCA. Très core, l’immeuble est sécurisé grâce à la signature d’un bail avec la société de coworking Spaces (groupe IWG) qui occupe les 7 500 mètres carrés d’espaces locatifs tertiaires, alors que 2 200 mètres carrés en pied d’immeuble et en sous-sol sont dédiés aux commerces (dont Aubade et Allia). Désormais, Union Investment, dirigé par Tania Bontemps en France, gère 3 Md€ dans le pays.
Exceptionnel immeuble et emplacement remarquable
Livré en 1888 en plein courant post-Haussmannien, le 40 Louvre – qui accueillait auparavant une antenne de la préfecture de police de Paris – a été entièrement réhabilité en 2017 par Oreima, accompagné par le cabinet Studios Architecture. L’actif est aujourd’hui certifié HQE Bâtiments Tertiaires Rénovation, BREAAM, BBC Rénovation et NF Bâtiments Tertiaires, une fierté pour Brigitte Sagnes Dupont, présidente du spécialiste de l’investissement immobilier : « avec mon équipe, nous avons opéré ici une des rénovations les plus ambitieuses d’Oreima, avoue-t-elle. Cet investissement, réalisé il y a plus de 8 ans, restera pour nous un emblème des trois piliers de notre savoir-faire : qualité, responsabilité environnementale et innovation ». Car en dehors de ses qualités architecturales indéniables, l’ensemble profite d’un emplacement idéal au cœur de la capitale française. À proximité, le nouveau Forum des Halles (détenu par URW) est achevé et le jardin Nelson Mandela a rouvert l’an passé, les 35 000 mètres carrés de La Poste du Louvre sont toujours en lourde restructuration pour devenir un complexe mixte dès 2020, et l’ancienne Bourse du Commerce se transforme, sous les traits de Tadao Ando, pour accueillir la Collection Pinault dès cette année.
Un QCA qui s’étend de plus en plus à l’est de Paris
« Pour cette nouvelle acquisition parisienne, nous nous sommes positionnés au sein d’un quartier en profonde mutation », avance Tania Bontemps, présidente d’Union Investment Real Estate France. Et pour cause, le très central 1er arrondissement de Paris est au cœur d’une grande tendance actuelle : l’extension du QCA vers le centre/centre-est de Paris. Et cette stratégie d’investissement, encore audacieuse et prônée par une petite poignée de fonds (principalement internationaux), n’est pas inédite pour le gestionnaire allemand, qui signait Euro Alsace près de Gare de l’Est en 2018 pour environ 200 M€ également. C’est un axe de développement notamment adopté par l’Américain CBRE GI et l’Italien Fabrica SGR qui détiennent désormais le prestigieux 132 Réaumur (Paris 2), par l’autre Italien Generali qui s’est emparé de l’ensemble Cœur Marais (WeWork) dans le 3e arrondissement, ou encore par l’Américain Nuveen (ex-TH) qui a signé la plus grande vefa 2018, Morland Mixité Capitale (Paris 4). Plus récemment – et peut-être plus étonnamment – le Français Amundi Immobilier engageait 145 M€ dans le 39 Trudaine dans le nord du 9e arrondissement, une autre implantation de… WeWork (lire ci-dessous).