L'immeuble du 132 rue Réaumur © Google Maps
Fruit du génie de l’architecte Jacques Hermant – également père du 29 Haussmann, siège social de la Société Générale, ou encore des pavillons français aux expositions universelles de Chicago (1893) et Bruxelles (1897) – l’emblématique bâtiment du 132/134 rue Réaumur change de propriétaire pour la première fois de son histoire. Construit en 1901 à la demande de l’établissement bancaire qui en était jusqu’alors le propriétaire-occupant, l’actif de 4 650 mètres carrés fait désormais son entrée au sein du fonds Cicerone, détenu par l’américain CBRE Global Investors (conseiller) et par l’italien Fabrica SGR (gestionnaire d’actifs). Le montant de ce sale & leaseback est gardé confidentiel, mais il est supérieur à 100 M€ selon nos informations, soit plus de 21 500 €/m2.
Un immeuble de prestige, face à l’ancienne Bourse de Paris
Érigé entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le 132/134 Réaumur s’inscrit dans les Derniers Feux Haussmanniens, un style architectural qui trouve sa place entre la période Haussmannienne – moment de la percée de la rue Réaumur – et l’Art Nouveau. Agrémenté d’une tour-horloge rappelant sa vocation commerciale, l’ensemble rénové en 2016 reste occupé par la Société Générale qui a conclu un bail long terme. Dans ce quartier de la Bourse, les loyers sont désormais compris entre 650 et 700 €/m2/an, mais la banque peut avoir signé à un montant plus avantageux avant la vente. Non loin de là, Altarea Cogedim a développé son siège social cédé pour plus 550 M€ à CNP Assurances (lire ci-dessous), alors que l’AFP songe à vendre et quitter son siège situé place de la Bourse, face au Palais Brongniart et au 132/134 Réaumur.
L’ambition d’un fonds de pension privé italien pour avocats
Cogéré par CBRE GI et Fabrica, Cicerone est le fonds immobilier paneuropéen dédié à Cassa Forense, le fonds de pension privé italien pour les avocats. Le véhicule frôle le milliard d’euros sous gestion, son hard cap à terme, grâce à plus de quarante actifs en portefeuille. Il cible des immeubles prime, principalement en Italie, mais s’est positionné à cinq reprises en Europe, notamment à Londres et à Berlin. Cicerone a foulé la terre parisienne pour la première fois l’année dernière, en acquérant pour 35 M€ le 5 avenue de Provence, rénové et loué (lire ci-dessous). Le fonds cherche à s’assurer des « revenus stables sur le long terme » comme le précise Giovanni Maria Benucci, le p-dg de Fabrica SGR, « correspondant au profil de risque rendement ».