Il est une transaction signée au cœur de l’été 2022 au 8 rue Monsieur, dans le 7e arrondissement de Paris, restée sous les radars des acteurs du real estate. Comme révélé par Challenges, Kostyantin Zhevago, milliardaire ukrainien accusé de détournement de fonds en Ukraine, a mis la main sur l’hôtel de Jarnac, auprès de la famille Primat – héritière de l’empire pétrolier Schlumberger et 40e fortune française. Pour s’offrir cette adresse de 885 mètres carrés lovée à deux pas des Invalides, l’homme d’affaires à la tête du groupe minier Ferrexpo a déboursé un ticket de 35,5 M€ – soit 40 112 €/m2. Pourtant, selon nos informations, le vendeur en souhaitait, lors de sa mise sur le marché en 2021, un total de 46,8 M€ (> 52 880 €/m2). « Cette décote de plus de 11 M€ s’explique par le mauvais état de l’actif, où tout est à refaire », observe un spécialiste de ce type d'actifs dans la capitale. Cet hôtel particulier de style néoclassique – érigé à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte Étienne-François Legrand et inscrit aux Monuments historiques - compte notamment sur trois étages, plusieurs chambres, une salle de projection, une cave à vins et un jardin doté d’une piscine.
Ancien bien des chocolatiers Menier
Pour racheter l’hôtel de Jarnac, une SCI tricolore a été structurée – elle-même détenue par la société chypriote Moroudon Investments Limited. « En annexe des statuts de la SCI, il est toutefois fait mention d’un acte de vente conditionnelle signé fin 2021 entre Bérengère Primat, la fille de Didier Primat, résidente à Crans Montana (Suisse), et une société luxembourgeoise Fevamotinico, directement liée à Zhevago », rapporte Challenges. Pour mémoire, cette adresse parisienne a appartenu à la famille de chocolatiers Menier, avant de devenir la propriété de la famille Primat, qui a décidé de quitter l’Hexagone pour la Suisse suite à l’élection à l'Élysée de François Mitterrand en 1981.