C’est un process au long court qui vient d’être finalisé sur le front de l’immobilier de commerce tricolore. D’après nos sources, Ares Management Corporation, pour nourrir l’un de ses véhicules, s’invite à la table de Fast, portefeuille composé de 37 restaurants en France, sous enseigne Burger King et Quick. Gardé confidentiel, le montant de la transaction oscille entre 135 et 140 M€. Toujours selon nos informations, le signing final pour cette opération s'est tenu hier. Contacté, le fonds américain n’a pas souhaité commenter ces informations.
8 M€ de loyers annuels
De sources concordantes, ce dossier n'est ni plus ni moins qu’un test grandeur nature pour le segment de l’immobilier de commerce français. Adressé au marché à la sortie du troisième confinement (en mai 2021) par des privés, ce portefeuille de 17 000 mètres carrés avait tous les atouts pour convaincre les investisseurs. D’abord, Fast affiche un taux d’occupation de 100 % et une walb d’environ 10 ans avec les enseignes de restauration rapide Burger King et Quick. Ensuite, il génère, selon nos informations, près de 8 M€ de loyers annuels. Des arguments qui vont convaincre une poignée de véhicules d’investissement, nationaux comme étrangers, de déposer des offres. Tout s’accélère en fin d’année 2021 quand les vendeurs, un family office à l'identité non dévoilée, décident d’arbitrer le portefeuille en faveur d’Ares Management Corporation. Selon nos informations, il s'agit de Julien Leclercq, héritier de Decathlon. Au travers d’une promesse de vente parsemée de conditions suspensives, le fonds américain signe le portefeuille Fast pour un TRI d’environ 5,5 % d’après nos sources. Pour financer cette opération d’envergure, l’investisseur a injecté de l’equity et actionné le levier de la dette, à hauteur de 60 % d'après nos sources.
Come-back dans le commerce
Avec l’acquisition de Fast, Ares Management Corporation opère son grand retour dans l’immobilier de commerce tricolore. La dernière fois où le fonds américain avait fait l’actualité sur cette classe d’actif, c’était en 2019 avec la vente de l’îlot mixte commerces/bureaux au 51-53 Haussmann à Paris. En duo avec Thor Equities, il avait rétrocédé l’ex-flagship Benetton pour environ 130 M€ auprès de BNP Paribas REIM. A contrario, la même année, le bureau et la logistique avaient aiguisé l’appétit d’Ares Management Corporation. D’une part, avec la signature de la tour W à La Défense – gratte-ciel de 37 000 mètres carrés repris à AEW aux alentours de 300 M€. D’autre part, en se positionnant sur un portefeuille logistique de plus de 200 000 mètres carrés valorisé à 81 M€. En tout et pour tout, la branche immobilière d’Ares rassemble à l’heure actuelle 41,2 Md€ sous gestion à travers le globe.