CANVIEW

Tech : le Covid-19 rebat les cartes

Accès libre
Dans la tech, la tendance générale est au ralentissement avec des process de levée en suspens et des opérations de M&A qui pâtissent des difficultés rencontrées par les industriels, potentiels acquéreurs. Mais la situation n'est pas la même selon les secteurs. Si le voyage, la distribution ou encore la mobilité souffrent de cette crise sanitaire et des effets du confinement, les e-commerçants, éditeurs de logiciels et modèles sur abonnements tirent leur épingle du jeu. Différents leveurs et conseils M&A se confient en exclusivité pour CFNEWS

| 423 mots

Tech : le Covid-19 rebat les cartes 

Quelques acquisitions, dans les secteurs technologiques, avaient marqué le début d'année, comme celle de Linxo par le Crédit Agricole, celle d'Everteam par le conglomérat japonais Kyocera ou encore celle de Potager City par Carrefour. Le capital-innovation s'était aussi brillamment signalé, avec, déjà, cinq tours de table au-dessus de 50 M€ pour ManoMano, Qonto ou encore Ecovadis. Mais les process connaissent, depuis quelques jours « un gros coup d'arrêt », pour reprendre les mots de Virginie Lazèsco-headde l’équipe tech Rothschild&Co. « Le marché de la levée a probablement perdu 80 % de son activité sur les dix derniers jours », précise Romain Dehaussy, associé chez Cambon Partners. Pas de raison en effet que la crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19 en France n'affecte pas aussi les acteurs de l'écosystème de la tech, et parmi eux, les banquiers d'affaires. « Nous ne sommes pas à l'arrêt, nuance Numa Bourragué, associé chez eCap Partner, c'est une formulation un peu forte. On navigue à vue, c'est sûr, comme tout le monde. Et il y a un peu plus d'attentisme, notamment de la part des VCs. »

Priorité au portefeuille existant

L’incertitude pousse les investisseurs à une attitude conservatrice, s’attachant avant tout à financer les lignes de leur portefeuille existant. « Tout le monde a peu de recul face à la situation. Les VCs préfèrent se concentrer sur leurs participations et cherchent avant tout à les soutenir, plutôt que de trouver de nouvelles start-up à financer », résume Numa Bourragué. Chacun travaille actuellement à définir combien de sociétés auront besoin de refinancement, et pour quel montant global. « Dans le venture, les fonds ont encore de l'argent à dépenser, rappelle Virginie Lazès. Mais ils se concentrent sur la gestion de leur portefeuille. » À cette phase d’analyse succédera donc une phase de tours internes. « Au moins 50 % de nos participations vont devoir bridger », indiquait mercredi Jean de la Rochebrochard, associé de Kima Ventures, dans son émission en ligne, Radio Chateau, diffusée chaque jour pour répondre à toutes les questions des entrepreneurs.

Peu d'inquiétude sur les closing

Dans ces conditions, à quelle vitesse les nouveaux investissements vont-ils se tarir ? « Les deals se bouclaient encore lundi, mais tout ce qui n'a pas été closé avant mardi est à risque », avance Laurent Mouflin, associé de Pax Corporate Finance.

... Retrouvez la suite de l'article sur CFNEWS !