Le 86 rue de Courcelles, dans le 8e arrondissement de Paris.
Pour qui souhaite savoir combien se valorisent les actifs vacants en temps de crise, lorsqu'ils sont entièrement restructurés et bien situés dans le quartier central affaires, le 86 rue de Courcelles donne une nouvelle référence. L'ancien hôtel particulier de 1 100 mètres carrés du 8e arrondissement, converti en immeuble de bureaux, a été repris pour plus de 27 000 €/m2 par un nouvel entrant sur le marché français : le britannique Tokoro Capital. Ceux qui signent cette sortie sont Angelo Gordon et S2i Partners, réunis en JV. Ils avaient acquis le 86 Courcelles en 2016, à l'occasion d'un sale & leaseback réalisé auprès du Crédit Coopératif (Groupe BPCE). Quatre ans et une lourde rénovation plus tard, ils s'en séparent pour un montant de près de 30 M€. La transaction, réalisée off market, est la première de Tokoro depuis le lancement de la société de gestion britannique en avril dernier, fondée par Max Bassadone et Sanjay Sethi.
Pas freiné par le ralentissement du take-up
En pleine crise, Tokoro Capital, qui se présente comme la prochaine génération d'investment manager sur le marché de l'immobilier d'entreprise, a finalisé le closing de son premier véhicule, TKO-I LP, avec 250 M€ réunis. Dans la foulée, il a déployé ses capitaux sur le marché parisien. Sa cible : les bureaux d'une valeur comprise entre 20 et 100 M€, en se focalisant dans un premier temps sur Paris et Londres, les marchés les plus transparents et les plus liquides du continent selon lui. Pour sa première acquisition, Tokoro n'a pas hésité à se positionner sur un actif vacant, malgré le ralentissement du marché locatif ces derniers mois. « Le ralentissement du take-up en raison de la crise sanitaire pourra entraîner une légère remontée des taux de vacance historiquement bas dans le QCA, mais le déficit du stock de qualité disponible et la demande des locataires pour des bureaux correspondant aux attentes des locataires post-crise soutiendront à la fois la croissance des revenus et de la valeur du capital à long terme », affirment ses fondateurs.
860 €/m2/an
De fait, le 86 rue de Courcelles est déjà disponible à la commercialisation, CBRE et JLL le présentant pour 900 000€/an HT, soit un loyer atteignant le niveau prime du QCA dans les étages, à savoir 860 €/m2/an. Datant de 1864, l'hôtel particulier a été entièrement repositionné par Angelo Gorgon et S2i Partners, avec notamment une façade rénovée et des espaces extérieurs aménagés. C'est ce qui a plu à Tokoro Capital, qui recherche des bureaux offrant des espaces soignés, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, qui plus est dans des immeubles format hôtel particulier. « À mesure que les locataires réévaluent la façon d’occuper le bureau à l’avenir, nous constatons que les petits immeubles correspondent de plus en plus à leur demande, notamment ceux de faible hauteur », souligne Sanjay Sethi, précisant être déjà en contact avec de potentiels preneurs.