C’est une vente qui s’est discrètement signée le 30 juin dernier, en plein cœur du 16e arrondissement de Paris. Selon nos sources, le groupe Arcange – la foncière privée fondée en 1996 par Michael Sfedj – a arbitré son fief situé au 11 bis rue Leroux, qui donne directement sur la place du Venezuela. L’hôtel particulier prestigieux d’un peu plus de 1 000 mètres carrés était initialement acquis par le groupe d’investissement immobilier en novembre 2020 – via la SCI Place du Venezuela (Groupe Arcange à 99,9 %, Michael Sfedj à 0,01 %) –, contre une enveloppe de 15,8 M€ hors frais, soit un peu plus de 15 500 €/m2. L’ensemble d’angle a ensuite été rénové via l’injection d’une enveloppe de capex d’un peu moins d’1,5 M€, puis la SARL Groupe Arcange y a déménagé au printemps 2021, en signant un bail dérogatoire à un loyer annuel de 480 000 € HT/HC. L’ensemble de l’opération aura mobilisé 20 M€ TTC, un volume financé à hauteur de 77 % (15 M€) par MyPartnerBank.
Balzac REIM s’est positionné pour Alduwaliya
Évalué par CBRE à 24,3 M€ il y a tout juste un an, soit 24 000 €/m2, le 11 bis Leroux a vu sa valeur grimper de plus de 13 % sur la période puisqu’il s’est finalement négocié à 27,5 M€ selon nos informations, soit plus de 27 000 €/m2. Toujours selon nos sources, l’acquéreur de cet immeuble de bureaux n’est autre que Balzac REIM – la société de gestion fondée par François Menagé en 2007 –, agissant pour le compte de l’un de ses clients habituels, Alduwaliya Asset Management, le fonds qatari de la famille princière Al-Thani. Ensemble, le Moyen-Oriental et l’asset manager se sont également positionnés, ces dernières années, sur le 10 Magellan (28 M€, 2022), le siège de Chaumet (143 M€, 2019) ou encore sur le 21 Berri (80 M€, 2019). Mais le fonds communément appelé "Aldu" dans le milieu real estate se fait également accompagner par Savills IM comme sur le 19 Calais (40 M€, 2020) et le 35 Bassano (42 M€, 2020), ainsi que par Cromwell Property Group dans l’acquisition récente du 32/34 Galilée (41 M€, 2022).
Un ensemble reproposé à la commercialisation
En signant sa sortie complète du 11 bis Leroux, Arcange réalise une marge d’environ 7,5 M€, bien supérieure aux attentes initiales. Contacté, le groupe immobilier n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, mais il n’est pas écrit qu’il restera l’occupant de son récent siège social... En effet, de sources concordantes, l’immeuble est actuellement proposé à la commercialisation chez deux brokers, CBRE et Knight Frank, qui l’affichent à 900 000 €/an, soit un loyer de 890 €/m2/an HT/HC. La totalité de l’ensemble est ouverte à la location – soit le sous-sol, deux rez-de-chaussée (un haut et un bas) ainsi que les quatre étages – à travers un bail 3/6/9 classique à destination d’un nouveau monolocataire.
Une rénovation haut de gamme signée Sybille Holmberg
Le 11 bis Leroux se voulait être une vitrine du savoir-faire du groupe Arcange, qui s’est appliqué à le rénover avec soin, et goût. « Je souhaite que ce nouveau siège soit un témoignage permanent et le symbole de ce que nous sommes réellement », déclarait à l’époque Michaël Sfedj. Construit fin XIXe par William Vanderbilt – qui a été l’un des chefs de la richissime famille américaine –, l’hôtel particulier a été rénové il y a deux ans afin de mêler le contemporain à l’histoire, depuis les dessins de l’architecte Sybille Holmberg. « Déménager est l’aboutissement d’une nouvelle organisation, le reflet de nos engagements stratégiques, immobiliers et financiers », complétait, également à l’époque, la directrice générale Géraldine Rouah.