La tour est appelée à « devenir un emblème de Mulhouse », comme l'assure Michèle Lutz, maire de la commune. Le projet d'immeuble de grande hauteur, à la conception bioclimatique très élaborée, vient de trouver son investisseur. Le fonds Catella Elithis à Energie Positive (CEEPF) a acquis ce programme de 64 logements collectifs en locatif libre s'élevant sur seize étages au 4 quai d'Oran (4 498 m2 de surface de plancher, dont 128 m2 de commerces en pied d'immeuble), développé par son partenaire français Elithis, spécialisé dans l'ingénierie durable. L'asset deal, réalisé en vefa et en blanc et financé full equity, s'est finalisé le 8 févirer dernier. Le projet représente un investissement de 14 M€ pour le gestionnaire du fonds berlinois Catella Residential Investment Management (CRIM aux plus de 7 Md€ d’actifs dans dix pays européens est la filiale du suédois Catella). Le démarrage des travaux est prévu pour le mois de juin prochain, en vue d'une fin prévisionnelle de construction en décembre 2024.
Près de 2 Md€ sur un horizon de dix ans,
CEEPF, qui vient de réaliser son premier closing (100 M€ auprès du fonds de pension norvégien KLP, ainsi que d'autres institutionnels européens) est d'après ses concepteurs « le premier véhicule d’investissement immobilier au monde à se concentrer exclusivement sur des programmes résidentiels, produisant plus d’énergies renouvelables que d’électricité consommée par les immeubles et les locataires ». Lancé il y a un peu moins d'un an en partenariat avec Elithis, le véhicule compte investir au total près de 2 Md€ sur un horizon de dix ans, dans le développement d'une centaine d'Elithis Towers en Europe, représentant un engagement moyen par actif compris entre 15 et 25 M€. CEEPF investit en tant que fonds à impact "vert foncé" (niveau le plus élevé selon l’article 9 du règlement de l’Union européenne sur la transparence des informations financières durables, SFDR). L’immobilier résidentiel à énergie positive est son terrain de jeu en Europe, avec un focus sur la France et particulièrement les tours Elithis. À faible consommation d’énergie et à faibles émissions de carbone, elles produisent de l’énergie à partir de panneaux solaires installés sur les toitures et les façades.
Des factures très basses
« Le pipeline de développement de notre fonds Elithis monte en puissance sur le marché français avec cet investissement à Mulhouse, souligne Xavier Jongen, directeur général du CRIM, dont l'activité immobilière résidentielle comprend la gestion de portefeuille, les acquisitions, les ventes et la gestion d’actifs. Les locataires paient des factures très basses ou peuvent percevoir de l’argent sous la forme d’une prime annuelle, en fonction de l’efficacité avec laquelle ils gèrent durablement leur consommation d’énergie grâce à une application propriétaire, augmentant ainsi leur pouvoir d’achat. » Rappelons que Catella a lancé son premier fonds résidentiel européen en 2007 et un dédié au logement étudiant en 2013.
Plus de 2 500 projets développés ces dix dernières années
Entre autres équipements, l'actif sera doté d'un chauffage biomasse et d'une automatisation des stores pour mieux contrôler les températures, d'une application "coach énergétique" pour aider les locataires à gérer l’efficacité de leur consommation énergétique dans leurs logements. Situées à proximité du quartier résidentiel Rebberg, de la gare principale et à dix minutes à pied du centre-ville historique et du quartier universitaire de la Fonderie, ces habitations seront équipées d’un système de double plancher appelé flexifloor pour améliorer le confort thermique et acoustique. Elithis, avec plus de 150 collaborateurs dans le monde, a développé plus de 2 500 projets au cours des dix dernières années, et deux réalisations majeures : la conception du premier édifice tertiaire à énergie positive, un immeuble de bureaux de 5 000 mètres carrés achevé à Dijon en 2009. La tour Elithis Danube à Strasbourg était la première tour résidentielle à énergie positive au monde, surpassant les prévisions techniques et les certifications européennes et françaises existantes et parvenant même à gommer la facture énergétique de ses habitants.
Deux filiales intégrées
« Une bonne gestion des sols, c’est en effet parvenir à concevoir 64 logements sur un espace de pavillon de faubourg !, précise Thierry Bièvre, président d’Elithis Groupe, qui réunit deux filiales "Elithis Solutions" pour l’activité de conseil et d’ingénierie et "Elithis Immobilier" pour le développement de projets à énergie positive. Pour cela, nous avons besoin d’à peine 250 mètres carrés au sol, c’est-à-dire cinq fois moins que pour une empreinte urbaine classique. Nos conceptions techniques préfigurent les normes attendues quant à la durabilité des bâtiments et au confort de vie et d’usage dans la construction et la rénovation résidentielles au regard du triptyque : efficacité énergétique, pouvoir d’achat des ménages et aménagement raisonné. »