Les collaborateurs de la proptech Kaliz.
Pour leur deuxième tour de table, Olivier Duverdier et Jérémy Girard – duo à la barre de Kaliz, gestionnaire locatif résidentiel destiné aux multi-propriétaires –, espéraient lever 5 M€. Finalement, la récolte fut tout autre… En quatre semaines, la proptech moissonne, sans intermédiaire, quelque 15 M€ auprès d’ASSU 2000 Participations, la holding de tête du groupe Vilavi pilotée par le français Jacques Bouthier, et de plusieurs business angels déjà présents au capital de la jeune pousse. Cette deuxième levée de fonds est complétée par un prêt de Bpifrance d’environ 5 M€ selon nos informations. « Dans le détail, ce ticket de 15 M€ est financé à 75 % par le private equity et 25 % par le levier de la dette », précise Olivier Duverdier. Si les deux fondateurs de Kaliz n’ont pas participé à cette augmentation de capital – ils avaient injecté 700 000 € dans un premier tour d’amorçage en 2020 –, en revanche, ils en gardent le contrôle, à plus de 51 % d’après nos sources. « À l’issue de cette opération, Vivaldi détiendra un tiers du capital de notre structure », abonde Olivier Duverdier.
Garder un ADN entrepreneurial
Selon nos informations, en février dernier, au lancement de cette série A, Olivier Duverdier et Jérémy Girard ont étudié l’entrée d’un major de l’industrie immobilière (dont Nexity, Foncia et Citya) au capital de leur jeune pousse. Rapidement, l'idée retombe comme un soufflé. « L’équation ne nous semblait pas séduisante pour le bon développement de Kaliz, confesse Olivier Duverdier. Nous souhaitions garder notre ADN entrepreneurial au risque de devenir un produit purement financier. » La posture fait mouche auprès de Jacques Bouthier… « Kaliz adresse un marché qui pèse plusieurs milliards d’euros rien qu’en France et y apporte une solution simple (…) à toutes les cibles directes ou indirectes de ce marché, appuie le fondateur de Vilavi. C’est cette forte scalabilité de la solution qui nous a séduits, ainsi que le dynamisme des fondateurs et la capacité d’exécution de l’équipe, qui signe d’ores et déjà une belle performance après seulement deux ans d’existence. » De mémoire, la proptech avait récolté, pour sa première levée de fonds, près de 2 M€ apportés par une dizaine de business angels, uniquement venus de l’industrie immobilière et du monde de la tech. À ce montant, s’ajoutait un prêt d’amorçage de 300 000 € accordé par Bpifrance.
Croissance par l’externe
Fort de 34 collaborateurs, basés à Paris et à Toulouse, Kaliz couvre plus de 100 villes tricolores avec plus de 2 700 lots gérés pour plus de 800 propriétaires, pour un chiffre d’affaires de 2 M€ en 2021. Gérant des visites aux travaux du portefeuille de ses clients propriétaires, la proptech intervient sur toute la chaîne de gestion locative dans le résidentiel. « Contre 5,9 % TTC de frais de gestion sur les loyers, nous sommes capables d'offrir une gestion complète des tâches, qu'elles soient administratives, juridiques ou encore fiscales », relate Olivier Duverdier. En plus du marché BtoC, la start-up a récemment déployé ses services en BtoBtoC. Avec ce deuxième tour de table de 15 M€, Kaliz a trois principaux objectifs. D’abord, dépasser le seuil de 4 000 lots gérés d’ici décembre 2022. Ces deux fondateurs précisent mener des « discussions avancées » avec une dizaine de grands acteurs des secteurs de la banque et de l’immobilier, pour augmenter ce rythme d’acquisitions. Ensuite, une partie des fonds levés sera allouée au développement de sa technologie de gestion. « Une fois terminée, notre plateforme sera l’une des plus puissantes du marché, prédit Olivier Duverdier. Cette technologie a un coût de production de service 30 à 40 % moins cher que les majors du secteur. » Pour absorber cette forte croissance, Kaliz recrutera 50 nouveaux collaborateurs d’ici la fin de cette année. Enfin, grâce à cette série A, Kaliz entend prendre le virage de la croissance externe. « Dans un secteur atomisé mais très dynamique, nous saisirons des opportunités d’acquisitions ciblées nous permettant de posséder de nouveaux portefeuilles de clients premium. » À ce titre, la jeune pousse étudie de nouvelles métropoles cibles telles que Bordeaux, Nantes, Lille et Strasbourg.
Une série B pour s’ouvrir à l’international
Aujourd’hui destiné aux actifs résidentiels, la proptech envisage toujours d’ouvrir son offre au bureau et au retail, pour le compte d'investisseurs privés. « On se donne deux à trois ans pour pénétrer ce marché que nous avons volontairement laissé de côté pour nous concentrer sur le développement de notre plateforme, les recrutements et nos nouveaux clients BtoBtoC. » Et l’international ? « Nous pourrons l’étudier dans le cadre d’une levée de fonds en série B », répond Olivier Duverdier. D’ici là, Kaliz vise un chiffre d’affaires de 25 M€ à horizon 2025, contre 6 M€ attendus pour 2022.