Le 4 Casino à Paris, nouveau concept-store du distributeur
En sacrifiant sa pierre pour réduire son endettement, Casino a signé 1,5 Md€ de cessions en seulement sept mois, auprès d’investisseurs variés, français mais aussi internationaux. Le groupe coté vient de signer un accord avec des fonds gérés par l’investisseur américain Fortress (42 Md$ sous gestion), en vue de l’arbitrage de 26 murs Casino (treize Géant, trois Hyper et dix Supermarchés) principalement situés en région et valorisés 501 M€. Près de 80 % de la valeur des actifs – après déduction des droits d’enregistrement – seront perçus par le distributeur stéphanois au cours du premier semestre, soit 392 M€. Ce portefeuille génère désormais 31,8 M€ de loyers annuels, et offre donc un rendement HD supérieur à 6,3 %.
Investir pour la création de valeur du portefeuille
Casino conserve une participation dans la société nouvellement constituée par les fonds gérés par Fortress pour acquérir les 26 actifs, situés dans les zones historiques du groupe ancré à Saint-Étienne. Le but est de valoriser le portefeuille grâce à un travail d'asset management et de le céder sur le marché dans de meilleures conditions, ce qui permettra au groupe coté de percevoir jusqu’à 150 M€ complémentaires dans les prochaines années, en fonction de la performance des opérations à venir. Pour rappel, au cours du premier semestre 2017, le new-yorkais Fortress a signé le 11 rue de Vannes à Montrouge, un immeuble de 19 000 mètres carrés dont il a confié la gestion à DTZ Investors (lire ci-dessous). Casino, de son côté, profite de cette opération pour clôturer son plan de cession d’actifs initié en juin dernier, et respecte ainsi le calendrier prédéfini (voir le tableau en fin d'article).
Les très variés investisseurs attirés par Casino
C’est avec sa foncière cotée Mercialys que Casino débutait son ambitieux plan de cession d’actifs en juillet 2018, avec la vente de 15 % du capital à Crédit Agricole CIB (Cacib), pour 213 M€ (le distributeur conserve aujourd’hui une part de 25,16 %, et son p-dg Jean-Charles Naouri 1 % à travers son véhicule Foncière Euris, ndlr). Ensuite, Generali Real Estate (dont la maison-mère Generali est actionnaire de Mercialys à hauteur de 8,01 %) a mis la main sur un portefeuille de 53 Monoprix cédé par Casino pour 562 M€, et c’est enfin AGLM Immo (foncière d’AG2R La Mondiale) qui a signé pour un autre portefeuille Monoprix de 14 magasins, valorisé 180 M€ (retrouvez toutes ces opérations ci-dessous). Ces différentes transactions totalisent donc près d’1,5 Md€, et sont complétées par d’autres cessions réalisées hors plan.
Plus de 200 M€ de cessions hors plan
Le groupe Casino bousculait le marché immobilier français en juillet dernier, avec la vente de son historique siège social monde à Saint-Étienne. Il s’agissait alors de la première opération 2018 à plus de 100 M€ en région, sur laquelle se positionnait le consortium formé par DCB International, 6e Sens Immobilier, Novali et Cepral. Cet arbitrage, réalisé hors plan de cession, était signé en amont des ventes du centre commercial La Capelle à Millau et de l’hypermarché Géant Casino d’Avignon (valorisés entre 20 et 50 M€), elles aussi distinctes du plan. La semaine dernière, Casino s’est également séparé de six hypermarchés Géant repris par des adhérents Leclerc pour 100,5 M€ (murs et fonds), un portefeuille régional qui affichait une perte totale d’environ 8 M€ de résultat opérationnel courant.
Un cours qui remonte depuis mi-janvier
Attaquée par des hedge funds à partir du premier semestre 2018, l’action Casino a fortement chutée de 53,3 €/titre en janvier de l’année dernière, à 26,47 €/action à son plus bas niveau, en août. Le cours de bourse a terminé 2018 à 36,34 €/action, et entame depuis le 16 janvier dernier une légère remontée pour atteindre 39,70 €/titre à l’ouverture du lundi 21 janvier. L’année dernière fut mouvementée pour le groupe coté et son actionnaire de référence, Rallye, après l’ombre d’un rapprochement avec Carrefour, vite réfuté par le groupe d’Alexandre Bompard, le dépôt d’une plainte pénale contre X pour « manipulation de cours, diffusion d’informations fausses ou trompeuses et délit d’initiés », ou encore les doutes qui planaient sur sa capacité de remboursement de 600 M€ de dette obligataire en octobre 2018, avant qu’une ligne de 500 M€ soit apportée par cinq établissements bancaire (dont Cacib) un mois avant l’échéance.