Propriétaire de plusieurs actifs bordelais, Michel Ohayon a fait aussi des incursions très remarquées dans l'immobilier francilien, et notamment l'hôtellerie des environs de Paris. L'hommes d'affaires contrôlant la holding Financière immobilière bordelaise (FIB), dont la fortune est estimée à 1,1 Md€, détient des biens emblématiques, qu'il met sur le marché pour faire face à ses difficultés financières. Plusieurs de ses créanciers, parmi lesquels la Bank of China ou la Deutsche Bank, ont engagé des procédures judiciaires à son encontre. Michel Ohayon s'est d'ores et déjà délesté d'un prestigieux actif : un hôtel particulier parisien de 800 mètres carrés dans le 4e arrondissement, acquis en 2018 pour 17,9 M€ et revendu pour 38,9 M€ selon une information dévoilée par L'Humanité. Le bien, cédé à « un richissime collègue », s'est ainsi valorisé plus de 48 600 €/m2, le prix pour posséder cet ensemble doté « d'une dizaine de chambres, d'un ascenseur pour les voitures dans la cour, une piscine de 10 mètres sur 6, avec tunnel sous-marin menant au hammam et au jacuzzi, une salle de sport, une salle de cinéma, un studio d’enregistrement, un salon pour le billard, un escalier monumental sous une verrière et un patio avec toit vitré ouvrant », ainsi que le détaille L'Huma.
Le Trianon Palace à Versailles
L'homme d'affaires poursuit aujourd'hui ses mises en vente, en proposant plusieurs de ses propriétés à des investisseurs. L'un de ses actifs phares est le Waldorf Astoria Versailles-Trianon Palace, un 5* de 199 chambres situé à Versailles, acquis en 2014 auprès d'Hospitality Investment Versailles, entité détenue par le fonds d'investissement américain Blackstone pour un montant estimé à l'époque entre 130 et 150 M€, financé à 50 % par de la dette. Selon nos informations, cet établissement entouré d'un parc arboré de 3 hectares, qui rassemble un hôtel construit en 1910 de style néoclassique, jouxtant le plus contemporain "Pavillon du Trianon", est actuellement proposé pour un prix net vendeur de 250 M€, soit 1,2 M€/clé. Pour ce mythique établissement de la Cité royale, Michel Ohayon voyait pourtant grand : « La création d'un bar exceptionnel sur l'une des terrasses de l'hôtel, un magnifique salon de thé, embellissement et raffinement des décors pour le spa Guerlain Nous envisageons également l'augmentation de la capacité de l'hôtel avec de grandes suites familiales », ainsi qu'il le détaillait en 2014 à Hospitality On.
Le Sheraton Roissy-Charles-de-Gaulle
L'autre établissement emblématique de son portefeuille est le Sheraton Roissy-Charles-de-Gaulle, seul hôtel situé dans l'enceinte de l'aéroport (dans le terminal 2), acquis en 2016 par Michel Ohayon auprès de Starwood Hotels & Resorts, gérant de l'établissement. Les murs et fonds de cet hôtel de 242 chambres (qui n'a plus d'étoiles) sont de nouveau proposés à la vente, pour un prix net vendeur de 125 M€ d'après nos sources – soit 516 528 €/clé. Le Waldorf Astoria Versailles-Trianon Palace, tout comme le Sheraton Roissy-Charles-de-Gaulle et le Grand Hôtel de Bordeaux (mis sur le marché pour un ticket net vendeur de 280 M€ – soit 2,1 M€/clé), comptent parmi les principaux actifs de la FIB, déclarée en cessation de paiements en février dernier par le tribunal de commerce de Bordeaux, à la demande de Michel Ohayon, confronté à l’impossibilité de faire face aux échéances de son principal prêteur, Bank of China. Les revenus générés par ces trois établissements ne permettent pas de rembourser la dette structurée lors de l'acquisition de ces établissements. Rappelons qu'une enquête préliminaire du parquet de Paris est en cours à l'encontre de l'homme d'affaires, pour des accusations d'« escroquerie en bande organisée, de blanchiment, banqueroute et abus de bien social ». Ouvert initialement à Grenoble, le dossier a été étendu et les investigations sont désormais centralisées à la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco).